Foie gras et Granny-smith mariés en amuse-bouche
Ce petit amuse bouche a été pensé à l’occasion de l’honneur
immense qui m’a été donné de recevoir à la maison Anne, Danielle et Mercotte (stars s’il en
est) pour un cocktail dînatoire comme on dit dans le beau monde. Vous remarquerez au passage que le lien du blog de Danielle ne mène à rien car
elle n’a pas souhaité le dévoiler : trop rare, trop puissant, trop secret. On reste dans le mystère…
Je ne vous dévoilerai d’ailleurs pas non plus le reste des
précieuses bouchées servies ce soir-là. En effet, les invitées se sont
tellement pâmées que le contenu de ce festin fut aussitôt classé « secret
défense » : trop dangereux car trop sublime m’a t’on dit.
Alors trêve de modestie, chef, la recette !
Pour 20 amuse-bouches :
- Pommes Granny-smith : 1 ou 2
- Oignon jaune : ½
- Foie gras de canard cru : 100 g environ
- Vinaigre de cidre : 150 g environ
- Sucre : 50 g environ
- Cannelle : ½ cuillère à café
- Clou de girofle : 1
- Piment de Cayenne en poudre : QS
- Huile d’olive : QS
- Jus de citron vert : 1
- Sel fin : QS
- Fleur de sel ou sel de Maldon : QS
La réalisation du chutney de pomme Granny est en fait un peu
pifométrique. On adaptera finalement les quantités au goût que l’on souhaite
obtenir.
Emincez finement le demi-oignon. Faites le suer dans une petite casserole avec un trait d’huile d’olive. Ajoutez le vinaigre, le sucre, la cannelle, le clou de girofle et laissez réduire une dizaine de minutes à feu doux (les émanations dégagent les naseaux, succès assuré !)
Pendant ce temps utilisez une des pommes bien lavée et
taillez-en des tranches tangentiellement de manière à garder un maximum de
peau. Retaillez-les en brunoise de 3 mm environ. La quantité à obtenir doit être
environ de 2 fois le volume de l’oignon que vous avez émincé. Ajoutez la pomme
à la préparation en train de cuire et rectifiez éventuellement le niveau de
vinaigre afin de les recouvrir tout juste. Laissez ainsi cuire à feu doux
jusqu’à ce que le chutney ait la consistance d’une confiture. Ca prend en
général une quinzaine de minutes de plus. Rectifiez l’assaisonnement à l’aide
du sel fin et du piment. Vous pouvez aussi rajouter un peu de sucre si le
chutney manque de ce côté un peu sirupeux caractéristique ou si le vinaigre est
trop présent : tout est dans l’équilibre !
Le fait de ne pas mettre les pommes dès le début de la
cuisson évite qu’elles ramollissent de trop et perdent ce croquant que je
tenais à conserver. La peau renforce cet effet et amène de la couleur.
Laissez ensuite refroidir le chutney. Il peut, bien entendu,
être préparé plusieurs jours avant et se conserve au réfrigérateur.
Procédez de la même manière pour la découpe de la deuxième
pomme Granny ou du reste de la première et taillez de fins bâtonnets en
conservant également la peau. Passez-les dans un jus de citron vert qui va
renforcer leur « niac » en leur évitant de noircir.
Taillez des tranches de foie gras de 0,5 cm d’épaisseur
environ.
Procédez ensuite au montage des bouchées dans des cuillères de
présentation, ou tout autre contenant. Un peu de chutney, un morceau de foie
gras, de la fleur de sel et 3 ou 4 bâtonnets de Granny. Je vous conseille de
procéder à quelques essais au préalable pour trouver le dosage idéal de chaque
ingrédient. Pour bien faire il ne doit pas y avoir de dominance : la force
du chutney doit être assagie par l’onctuosité du foie, elle même réveillée par
les bâtonnets de Granny citronnés. Le secret est en fait de ne pas mettre trop
de chutney et de prévoir éventuellement des tranches de foie gras assez
épaisses pour qu’il ait quand même une certaine présence en bouche.
Allez, je lève le voile sur une autre petite partie du
secret de cette soirée : Avec ceci nous avons bu un coteau du Layon
« quart de chaume » du domaine de la Roche Moreau 2003, dont l’accord
était particulièrement intéressant. Voilà…
Bon appétit ! (Bien sûr…)